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Bienvenue chez moi.
Je vous y montre mes marque-pages, mes broderies, quelques photos, et les poésies et contes que j'aime.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.
Vous pourrez voir mes collections diverses et broderies déjà publiées sur mon ancien blog ICI

jeudi 16 novembre 2023

Sel de mer

 

 


 

 J'ai brodé un ouvrage sur le sel d'après une grille de Madame La Fée

 

 Mes avancées




 Une fois fini


 je l'ai monté dans un plateau de 38cm/38cm avec un dessus en verre


 


 

 

                            Pourquoi la mer est-elle salée ?


Au commencement de l'univers, raconte-t-on dans le pays de Saint-Malo, l'eau de mer était aussi douce que celle des sources.
Un jour, un capitaine terre-neuva entendit parler d'un sorcier qui possédait un moulin merveilleux pouvant produire à volonté tout ce qu'on lui demandait, et notamment du sel. Il pensa aux morues qu'il allait pêcher et au sel dont il aurait besoin pour les conserver. Alors, il s'introduisit discrètement chez ce fameux sorcier et lui déroba son instrument fabuleux.
Il s'empressa ensuite de le monter à bord de son navire et il prit la mer. Ce qu'il ne savait pas, c'est que pour l'arrêter, il fallait prononcer certaines paroles cabalistiques en se tournant du côté du vent et en faisant de grands gestes que son propriétaire était seul à connaître.

A l'approche des bancs, le capitaine dit au moulin :

-"Allons, mouds-moi du sel, vite et longtemps."

Le moulin se mit à l'ouvrage tant et tant que la cale du navire fut vite pleine de sel à ras bord. Alors, voyant que la charge trop lourde menaçait de faire sombrer son embarcation, le maître du bord cria au moulin de faire une pause. Mais comme il ignorait les formules magiques pour l'arrêter, le moulin continua son ouvrage, de telle sorte que sous le poids extraordinaire de la cargaison, le navire coula au fond de l'eau corps et biens.

Aujourd'hui encore, le moulin ne cesse de tourner, et c'est pour ça que la mer est aussi salée qu'un hareng saur.


Revue Bretagne juillet 2016 (Hors-série légendes)









lundi 13 novembre 2023

Cloche

 

Au mois d'octobre, la cathédrale Saint Corentin de ma ville (Quimper) a reçu une nouvelle cloche

Fabriquée par la fonderie Paccard à Annecy, en airain (mélange de cuivre et étain), pesant 400kgs, elle rejoindra les 4 autres cloches de la tour nord, et donnera le "la"  (il existe aussi 2 autres cloches dans la tour sud)

L'évêque de Quimper l'a baptisée, et elle a été exposée dans la cathédrale pour que les Quimpérois puissent l'admirer

(Cliquez pour la voir en plus grand)


Chaque cloche porte un nom correspondant aux prénoms de leurs parrains et marraines  : Pia, Marguerite-Marie, Marie-Joseph, Eugénie (tour nord), Cécile-Joséphine, Marie (tour sud).

Pour cette cloche, tous les paroissiens de la cathédrale étant parrains et marraines, ce sont les prénoms du Saint-Patron de la cathédrale et de la Vierge Marie qui ont été choisis : Marie-Corentin


 La décoration de la cloche (Saint Corentin d'un côté, Vierge à l'enfant et anges de l'autre, et motifs celtiques représentant des fleurs, des croix et des vagues) a été réalisée par 2 artistes locales, Isabelle de Longvilliers et Anna Lemoine-Gray, On peut y voir aussi un psaume en français et en breton


Elle sonnera pour la première fois le dimanche 10 décembre, à 2 jours de la Saint Corentin.





 

 

 

 

 

 

 

jeudi 9 novembre 2023

Fauteuils

 

 


 

                     Ma maison

Rien n’a vraiment changé et, si tout est rangé
Comme au temps où ma vie commençait, ma maison
A vieilli doucement, les roses sont fanées,
Et, sur la cheminée, trône un Napoléon.

Le fauteuil démodé des anciennes années
A l’étoffe jaunie, vieil ami d’autrefois
Où je m’endormais ivre d’amour et de joie,
Règne encore au salon immuable et fripé.

La commode acajou au miroir, au premier,
Se rappelle attendri, les visages d’alors ;
Les empreintes de pas que nos pieds ont laissées
Sur les tapis de soie, je m’en souviens encore.

La rampe d’escalier, aux glissades épiques,
La maison explosait sous nos rires, nos cris,
Au piano, tu jouais des pièces romantiques,
Maman, rappelle-toi, c’était le paradis !

Je ne peux oublier ce logis familier
Où dort mon enfance, mon âme sous la cendre,
C’est là que j’ai appris à chanter, à rêver,
J’y ai des souvenirs si chéris et si tendres.

Je ne peux effacer, admirable demeure,
Ni le temps du bonheur, la minute affligeante,
J’y reviens, aujourd’hui, avant que sonne l’heure
Des adieux à jamais, tant que je suis vivante !

 

Cypora Cebagh

 


 


 


 

 

 

lundi 6 novembre 2023

L' écureuil

 
 
 

 
 
    L'écureuil et la feuille

Un écureuil, sur la bruyère,
Se lave avec de la lumière.

Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent.

Et le vent balance la feuille Juste au dessus de l'écureuil ;

Le vent attend, pour la poser, Légèrement sur la bruyère,

Que l'écureuil soit remonté Sur le chêne de la clairière

Où il aime à se balancer Comme une feuille de lumière.
 
Maurice Carême 


 
 

 

 

 

mercredi 1 novembre 2023

Toussaint

 

(Article progammé, je suis en mode mamie)


                                           A tous nos chers disparus


 

                De la maison d'en face

Lorsque je ne serai plus et qu’à moi vous penserez,
Songez que je suis là, autre part, et vous regarde,
Songez que je suis encore là pour vous aimer
Et toujours près de vous, j’assurerai une garde...

J’aurai toujours quelques billets qui pourront s’envoler,
Pour aller converser, de mes soucis et des vôtres,
Entre nous, il sera bâti d'indéfinis secrets
Qui, perpétuellement, demeureront les nôtres...

Si vous souhaitez trouver, un jour, un peu de rêve,
Aux yeux des bambins qui prendront la relève,
Ce sera ma raison qui, s'associant à la leur,
Viendront vous apporter un moment de bonheur.

Dans l’aubade de l’oiseau, vous discernerez ma voix ;
Vous sentirez mon soupir en une brise d’éther
Et quand vous vous promènerez en visitant les bois,
Amis, je serai là en l’espace des fougères...

Et lorsqu’en arrivant là-bas, tout au bout du chemin,
Vous saurez la froidure vous prendre en ses glaces,
Je serai évidemment là pour vous prendre la main,
Je ne serai ailleurs que dans la maison d’en face...

Lorsque je ne serai plus et qu’à moi vous penserez,
Jusqu’à la fin des temps, je ne saurai que vous aimez ! 

Bernard Mazelin (poesie.webnet)

 


 

 

 

 

 


jeudi 19 octobre 2023

Petits bretons

 

 J'avais trouvé il y a déjà quelque temps ce kit de broderie d'un couple bigouden sur un stand de puces couturières, pour une somme dérisoire. Je l'avais oublié et l'ai redécouvert en rangeant mes boites de broderies

 


 Aussitôt sorti, aussitôt commencé !


 et vite fini, car pas de changement de couleurs de fils !



 Je l'ai monté sur du carton plume


  
Et j'y ai joint mon couple de korrigans bigoudens     
           


 Un petit conte breton pour l'accompagner

 

                                                       L'étrange rencontre


Etait-ce par désoeuvrement que je m'étais rendu au bal ? Peut-être. Certainement pas par goût, car j'appréciais modérément ces "tressautements spasmodiques" comme je disais par dérision. On m'avait parlé d'un bal dans une commune voisine où l'on s'amusait bien. Et puis, en ce début des années cinquante, les occasions de se distraire étaient plutôt rares.

Je me rendis donc sous les halles de cette bourgade des Monts d'Arrée où se tenait le bal. Tous mes camarades étaient là, fort occupés à s'agiter sur ce sol cimenté, à peine glissant. Je m'adossai au mur et regardai distraitement autour de moi.

C'est alors que je la vis. Elle se tenait à peu de distance, seule, perdue dans ses pensées, les yeux dans le vague. Ses longs cheveux châtains encadraient l'ovale de son visage. Je sentis brusquement le sang affluer à mes joues et éprouvai un attrait soudain pour la danse. Je m'approchai et lui demandai si elle acceptait de danser. Elle esquissa un faible sourire et sans un mot, avança d'un pas. Je la pris dans mes bras et nous nous élançâmes sur la piste.

Nous passâmes ensemble la soirée. Elle n'avait pas refusé mes invitations répétées, car pour plus de sûreté, je ne la quittais pas lorsque l'orchestre s'arrêtait. Elle ne répondait rien, se contentant de ce sourire énigmatique qui m'avait accueilli. Bon, me disais-je, ce n'est pas une expansive, mais c'est une bonne danseuse !

Au fil des danses, je sentais chez elle une certaine retenue, comme si elle ne voulait pas s'abandonner entièrement, comme si elle était ailleurs. Oui c'est cela, elle semblait ailleurs, loin...J'avais parfois l'impression de serrer une ombre. Je chassai vite cette idée bizarre. Elle était bien réelle dans mes bras.

Vers deux heures du matin, je lui proposai de la raccompagner chez elle. Elle accepta et nous voilà partis sous le clair de lune. La sentant frissonner à mon bras, je jetai mon imper sur ses épaules. Elle me remercia d'un sourire. Décidément, me dis-je, cette fille n'est pas bavarde ! Mais cela ne l'empêche pas d'être bien mignonne !

Au bout d'un moment, elle s'arrêta devant une maison basse et se dégagea rapidement. J'eus à peine le temps de lui déposer un furtif baiser sur la joue, elle était déjà rentrée.

-Mon imper ! Bah ! Je viendrai le chercher demain. Cela me donnera une occasion de la revoir.

Le lendemain vers dix heures, je me présentai devant la porte de la maison basse. Une femme d'un certain âge vint m'ouvrir. Sa mère, pensai-je.

-Madame, fis-je timidement, veuillez excuser mon incursion matinale. Voilà. Hier soir au bal, j'ai dansé avec une jeune fille que j'ai raccompagnée jusqu'ici. Comme elle avait froid, je lui ai mis mon imper sur les épaules et j'ai oublié de le reprendre lorsqu'elle est rentrée. Je viens donc le chercher.

-Vous faites erreur, jeune homme. Aucune jeune fille n'habite ici.

-Pourtant, je vous assure, j'ai reconduit cette nuit une jeune fille jusqu'à cette porte.

-Puisque je vous dis qu'aucune jeune fille n'habite ici. Voulez-vous vérifier par vous même ? Entrez donc.

Je montai les quelques marches et pénétrai dans la pièce. D'un coup d'oeil, j'en fis le tour.

-Tenez, fis-je triomphant en désignant une photo dans un cadre doré, voici la jeune fille avec qui j'ai dansé hier soir ! Je savais bien que je ne me trompais pas!

A ces mots, la femme blêmit et dit d'une voix sourde :
-Vous vous moquez, monsieur ! C'est ma fille et elle est morte voici dix ans !

Sans voix devant cette affirmation, je ne pus que bafouiller :
-Pourtant...J'ai dansé avec elle, je la reconnais bien, ses cheveux châtains, son sourire mystérieux, ses yeux bleus...Croyez-moi, il n'est pas dans mes intentions de me moquer de vous !

-Tout ceci me semble bizarre. Il est vrai que ma fille aimait beaucoup fréquenter les bals. Elle n'en manquait aucun car elle adorait la danse. Hélas, elle ne dansera plus !

-Mais hier soir...elle était au bal et je vous assure qu'elle a dansé avec moi ! Je n'ai quand même pas rêvé ! Elle avait mon imper sur ses épaules quand elle est rentrée ici.

La mère m'avait écouté en silence. Elle semblait ébranlée par mon assurance.

-Nous en aurons le coeur net ! dit-elle soudain, suivez-moi !

Elle se dirigea vers le cimetière, et je la suivis en me demandant ce que nous allions y faire.

-Tenez, fit la femme en s'arrêtant devant une tombe, voici l'endroit où elle est enterrée. La reconnaissez-vous sur cette photo ?

Oui, je la reconnaissais sur la photo jaunie par le soleil, mais ce que je vis me glaça les os. Sur un bras de la croix, mon imper était accroché.


Livre "à la veillée en Bretagne" Gérard Nédellec


 (Il est très souvent question de morts, de revenants, de l'ankou qui vient chercher les morts, dans les contes bretons)

 

Festival de Cornouaille Quimper







lundi 16 octobre 2023

La femme à sa fenêtre

 

Un joli marque-page trouvé sur le site de "La papet'littéraire"

 


 

          La fenêtre

Alors le thé a refroidi.
Elle attendait à sa fenêtre.
Viendra-t-il encore aujourd’hui ?
La chambre de vide s’est remplie.

Alors les heures se sont enfuies.
Elle ne bougeait de sa fenêtre.
Il ne viendra plus aujourd’hui.
La chambre de noir s’est remplie.

Alors les jours se sont enfuis.
Elle ne quittait la fenêtre.
S’il venait pourtant aujourd’hui ?
Tous les lendemains sont promis…

Alors les mois se sont enfuis.
Elle restait là… À la fenêtre.
Demain sera comme aujourd’hui…
La chambre de froid s’est remplie.

Alors les ans se sont enfuis.
Elle attendait. À sa fenêtre.

Esther Granek



 

 

 

 

 

 

 

jeudi 12 octobre 2023

Châtaignes

 

 Je publie des marque-pages d'automne, mais nous sommes encore en été, bien loin des couleurs d'automne ! Et dans mon jardin, les dahlias fleurissent toujours à qui mieux mieux comme si on était en juillet, le rhododendron (et celui du voisin) se croit au printemps et commence à fleurir ! et le camélia a des boutons prêts à éclore ! Quel dérèglement !


                    La châtaigne

Peut-être un hérisson qui vient de naître ?
Dans la mer, ce serait un oursin, pas bien gros…
Ici, la boule d’un chardon – peut-être
Ou le pompon sournois d’une bardane
Ou d’un cactus ? Mais non, dans le bois qui se fane,
Dans le bois sans piquants, moussu, discret et clos,
Cette chose a roulé subitement, d’en-haut,
Comme un défi… parmi les feuilles qui se fanent.

Allez, j’ai bien compris. C’est la saison.
Les geais, à coups de bec, ont travaillé dans l’arbre.
Même les parcs où veillent, tout pensifs, les dieux de marbre,
Ont de ces chutes-là sur leurs gazons.

Marron d’Inde là-bas, châtaigne ici. Châtaigne
Rude et sauvage, verte encore, détachée
Par force de la branche où les grands vents, déjà, l’atteignent
Le vent et les geais ricaneurs, et la nichée
Des écoliers armés de pierres et de gaules...

Sabine Sicaud









lundi 9 octobre 2023

Notre-Dame de Rumengol (2)

 

Après vous avoir montré l'extérieur de ce haut lieu de pèlerinage (ICI), nous allons maintenant voir l'intérieur

(Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand)

 Nous entrons par le porche

 


 avec les statues des douze apôtres en granit polychrome



Nous avons été saisies en rentrant, car nous ne nous attendions pas à voir tous ces magnifiques ornements à l'intérieur. Nous avons ensuite appris qu'elle avait été surnommée jadis "l'église aux Saints dorés"

(Bien sûr sur les photos, ça fait moins d'effet qu'en réalité, mais en voici un aperçu quand même)






 

De chaque côté du choeur, deux superbes retables richement sculptés du XVIIe siècle, classés depuis 1931. Ils sont en bois polychrome et doré. Restaurés en 1975 et 1982, ils ont nécessité chacun 3000 feuilles d'or

Le retable des évangélistes


Un tableau représentant la visitation à la Vierge




Le retable Saint Jean-Baptiste, consacré essentiellement au baptême du Christ, et un tableau de l'assomption




Invoquée sous le nom de "Notre Dame de Tout-Remède", la statue de la Vierge y est l'objet d'une vénération toute particulière. Elle fut, en 1858, la première Vierge couronnée de Bretagne. (et elle est habillée)


Statue de Notre-Dame foulant le dragon  offerte par le pape Pie IX



 La chaire




 Les orgues datent de 1876


  avec des statues de rois et de saint bretons


 Il y avait encore d'autres statues, vitraux, bannières et autres à admirer, mais je n'avais que mon téléphone portable, pas facile pour zoomer ou prendre des détails

Nous n'avons pas regretté notre détour dans ce petit bourg