Je vous présente aujourd'hui une broderie intitulée mandala coeurs, aux couleurs des broderies bigoudènes, d'après une grille de la créatrice CREADES
Les différentes avancées
La voilà finie
J'avais un reste de tissu orange dans mes boites, aussi j'ai décidé de monter la broderie en coussin (36cm/36cm)
Un petit conte breton pour l'accompagner (Le diable est très présent dans les contes bretons, ainsi que la mort)
La noce de Ponca
A
Ponca, en cette soirée d'octobre, la noce bat son plein. Un fermier du
village marie sa fille.
La nuit tombe vite. Déjà, des lampes s'allument
un peu partout, dans la cuisine de la ferme, sous les bâches où l'on
commence seulement à desservir les tables du repas de midi, et aussi
dans la rue (on appelle ainsi la cour de la ferme) où les couples se
préparent à danser sur les airs que leur jouera le sonnou.
Sacré
sonnou ! Depuis le matin, il étire son accordéon pour apporter de la
gaieté à la fête. Il a accompagné le cortège dans ses déplacements et
pendant tout le repas, il a contribué à l'animation de la noce. Il
continuera toute la soirée et une partie de la nuit, prenant à peine le
temps de se restaurer.
Les
parents de la mariée ont l'air très heureux du déroulement de la fête.
Il a fait beau toute la journée. C'est un bon signe. Les jeunes mariés
seront heureux en ménage...
Mais
il y a eu aussi le repas. Et quel repas ! Bœuf gros sel, fricassée, veau
aux pruneaux, poulets rôtis. Quelle ambiance à l'arrivée des poulets !
- "Nous mangerons tous les poulets, avec la vache, avec la vache. Nous mangerons tous les poulets avec la vache et le baudet" chantaient
les cuisinières. Tous les invités ont repris en chœur. La vache et le
baudet n'ont pas été mangés, mais des poulets, il n'est resté que les os
ou presque. Accompagné d'un cidre bien gouleyant, tiré d'un fût
spécialement mis en perce pour la circonstance, le repas a été
particulièrement apprécié des convives. Les langues sont maintenant
déliées. Ce sont de grands gestes, de grandes tapes amicales entre
parents heureux de se retrouver. On discute, on rit haut et fort.
Un
grand cercle se forme bientôt au milieu de la rue. Debout sur le fond
d'une cuve de bois qui lui sert d'estrade, le sonnou entame une ronde.
Les mariés et les invités, jeunes et vieux, prennent rapidement la
cadence et s'essoufflent bientôt au son de l'accordéon, tandis que les
retardataires forment la haie autour des danseurs et que les premiers
curieux, les "chiens de noce", font leur apparition.
On
appelle ainsi ces gens qui ne sont pas invités à la noce. Ils viennent
le soir parce qu'ils aiment danser, et aussi parce qu'ils espèrent
profiter du souper. Personne n'y prête attention. Il y a déjà tant
d'invités à ce mariage que beaucoup se connaissent à peine.
L'heure
est à la danse. Les polkas et les scottishes ont pris le relais des
rondes. On chante, on rit, c'est la fête. Des aïeules, appuyées sur la
canne de leur parapluie, ne perdent rien du spectacle. Elles ont le
sourire, mais sans doute au fond du cœur la nostalgie de leur jeunesse.
Elles étaient alors célibataires et ne manquaient aucune occasion de
danser. Ce soir, elles regardent.
C'est
le cas aussi d'une jeune maman qui porte son enfant dans ses bras, un
enfant qui ne fait que pleurer, et dont les cris redoublent à chaque
fois qu'un couple de danseurs, qu'elle a remarqué, passe devant eux.
Elle connaît la cavalière, une invitée proche de la famille, mais pas le
danseur : peut-être un "chien de noce".
Il
est habillé dans des vêtements aussi sombres que la nuit et on dirait
que les maigres chandelles chargées d'éclairer la rue ne font
qu'accentuer son air mystérieux.
Le
couple n'a manqué aucune danse et ne s'est jamais séparé, même lorsque
le sonnou a crié - "Changez de cavalière !" Et cela, malgré les
invitations plusieurs fois réitérées depuis le début de la soirée. Le
couple n'a pas bronché. C'est bien ce qui intrigue les spectateurs de la
danse.
L'un
d'entre eux se rend compte que le danseur a un pied bizarre, comme un
pied de bœuf. Il fait part de sa découverte à ses voisins et rapidement
toute la haie des spectateurs en est avisée. C'est la surprise ! Tandis
que la danse continue, on avise les parents des mariés.
- "C'est sûrement le diable pensent-ils. Il faut prévenir Monsieur le Curé."
Au
presbytère où se sont rendus deux invités chargés de le mettre au
courant, Monsieur le Curé se fait raconter l'affaire. Il décide aussitôt
d'envoyer son jeune vicaire à Ponca pour exorciser le diable - si c'est
lui - qui assiste à la noce. Le vicaire prend son étole, son livre de
prières et arrive rapidement sur les lieux.
Le diable l'a bien aperçu à
son arrivée :
"-
Tu viens pour m'exorciser, lance-t-il au jeune abbé. Tu as la barbe trop
jeune, je ne partirai pas!"
Et malgré les prières prononcées par le
prêtre, l'homme au pied de bœuf ne s'en va pas. Au contraire, il continue à danser comme si de rien n'était.
Le vicaire n'a pas d'autre solution que de retourner au presbytère et d'en faire part à Monsieur le Curé.
-
"On va bien voir s'il ne part pas !" dit ce dernier pris d'une sainte
colère tandis qu'il arrive à son tour à Ponca. Il n'a même pas besoin de
réciter ses prières habituelles.
- "Oui, je veux bien partir, déclare le diable, mais je ne partirai qu'en vent et tempête."
Un
fort vent d'ouest se lève à ce moment sur le domaine de la Provostière
tout proche et dans un grand mugissement passe au-dessus de Ponca. Le
diable est happé par le tourbillon et disparaît en direction de la ferme
du Gué. Profitant de la confusion, sa cavalière s'éclipse dans
l'obscurité de la nuit.
On dit que personne ne l'a jamais revue au pays.
On
dit aussi que dans les jours suivants, des gens ont trouvé dans le
domaine des Chesnots des traces de pied de bœuf qui se dirigeaient vers
Ponca. C'était sans doute celles laissées par le diable lors de sa venue
à la noce.
On a beaucoup parlé de cette histoire dans les chaumières de Guipry et de la région... et on continue d'en parler.
Ce coussin est du plus bel effet ,chapeau pour la broderie tu es vraiment douée 😀
RépondreSupprimerJ'aime toujours autant tes contes et légendes 😍
Gros bisous et bonne semaine
Mitou
Que de merveilles ce matin encore en venant te voir ! J'adore le conte et parfois j'aimerai redevenir petite pour qu'on m'en raconte comme tu le fais aujourd'hui :) J'aime aussi beaucoup ta broderie celtique et l'effet final sur le coussin. C'est magnifique ! bisous et bon lundi
RépondreSupprimerWouah , que c'est beau , ton mandala est vraiment très beau ..
RépondreSupprimerMerci aussi pour ton conte choisi , j'adore !
Bises Liwenna
Bonjour Brigitte,
RépondreSupprimerta broderie mandala est superbe, une bonne idée que de la mettre sur un coussin..
Bonne journée, gros bisous
Je retiens ce conte mais surtout le très beau modèle..je sens que je vais me remettre à broder dès que ce sera possible.
RépondreSupprimerBises du jour
Mireille du sablon
Oh qu'il est beau ce coussin !
RépondreSupprimerTrès joli conte aussi
Gros bisous, belle soirée
Cette broderie est vraiment de toute beauté.
RépondreSupprimerJ'ai apprécié de lire ce conte ce soir. Belle semaine automnale à toi. Bisous
Ta broderie est magnifique , les couleurs superbes , bravo pour tes doigts de fée , j'adore .Le coussin est très beau . Le conte m'a enchantée , j'aime beaucoup les contes et légendes.
RépondreSupprimerBelle semaine, douce soirée , bises Lilwenna
J'ai beaucoup aimé ce conte et je trouve superbe ta broderie bigoudène. Douce soirée bise.
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