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lundi 13 novembre 2017

Mil et sorgho

Un marque-page reçu de NICOLE


(Cliquez sur l'image si vous voulez lire le texte)



Merci Nicole !



 
 
Attention aux orphelins


Autrefois, dans le village de Gani-Gawané, les orphelins étaient rejetés et abandonnés. Selon cette triste habitude, une année, à l’approche de la saison des pluies, le petit Adamou fut emmené dans une brousse lointaine parce que personne ne voulait plus s’occuper de lui : un de ses oncles qui l’avait recueilli après la mort de ses parents et l’avait élevé presque dix ans, mourut lui aussi et sa veuve avait beaucoup de mal à élever ses propres enfants. Le chef du village à qui elle avait fait appel décida donc d’abandonner le petit Adamou.

Ainsi l’enfant se retrouva-t-il seul, parmi les animaux sauvages, à des lieues du village le plus proche. Comme par miracle, il trouva une grotte et s’y cacha. Or, grâce à Dieu, dans le fond de cette grotte, on avait caché, sans doute pour les protéger des razzias, des vivres les plus divers : de la viande séchée, des sacs emplis de niébé et tout ce qu’il lui fallait pour vivre. Dans la brousse épaisse qui l’entourait, Adamou put ainsi éviter la mort à laquelle il était destiné. Il apprit à éviter les animaux sauvages, sut bientôt faire des pièges et se distraire en regardant les ombres, les nuits de pleine lune. Mais nuit et jour aussi, il maudissait les habitants du village qui l’avaient abandonné. Il souhaitait pour eux les pires catastrophes dont il avait entendu les anciens parler : les pluies qui noyaient les récoltes, ou au contraire, la sécheresse, ou encore, les invasions de sauterelles. 


Ses malédictions furent efficaces. Ainsi, des semaines, des mois passèrent sans qu’une goutte d’eau ne tombe à Gani-Gawané. La tristesse y devenait pesante car ni le manioc, ni le niébé, ni le sorgho ne germaient dans les terres qu’on avait ensemencées et la perspective de la famine accablait grands et petits.

Au contraire, les pluies de l’hivernage avaient arrosé tous les villages alentour, partout, les paysans s’apprêtaient déjà à des récoltes abondantes, les greniers allaient déborder. La bonne fortune des villages voisins augmentait encore la tristesse et le découragement à Gani-Gawané. On ne savait plus à quel génie se vouer et bientôt, il fallut aller dans les villages voisins quémander jusqu’au moindre grain de mil ou de sorgho. Nulle part, on n’était disposé à aider un village qu’on considérait comme maudit.

Les bergers de Gani-Gawané eux-mêmes, durent beaucoup s’éloigner pour trouver des pâturages encore verts. Un jeune berger à peine plus âgé qu’Adamou alla même jusqu’à s’approcher de la grotte perdue où l’orphelin avait trouvé refuge. Ses vaches paissaient paisiblement sur une étendue d’herbe bien verte proche de ces lieux quand l’une d’elle quitta le troupeau ; le petit berger la suivit et découvrit, tout étonné, au bas de la falaise où il se trouvait, une anfractuosité d’où sortait le son d’une voix humaine. 

Prêtant l’oreille, il fut stupéfait d’entendre ces mots :
« Habitants de Gani-Gawané, maudits soyez-vous qui m’avez abandonné loin des hommes. Je suis seul loin de tout et sans la nourriture que je retire du fond de cette grotte, je n’aurais pu survivre à cet abandon. Que vos semences se noient sous les pluies d’hivernage, que la sécheresse fasse mourir les jeunes pousses, que les sauterelles dévorent ce qui reste sur pied. Puissent vos enfants en périr puisque vous ne faites pas l’effort de prendre soin des orphelins. Et toi, génie de cette grotte, fais que cette malédiction se réalise ! »

Le berger comprit bien vite qui parlait, il se souvenait d’Adamou dont il avait partagé les jeux et le reconnut vite comme l’auteur de ces malédictions.
Abandonnant sur le champ son troupeau, il courut au village informer le chef de ce qu’il venait de découvrir. Ce dernier n’eut pas de peine à reconnaître ses torts et appela le sorcier qui s’empressa de supplier le génie de la grotte. Pendant ce temps, tous les hommes du village se rendirent en cortège auprès d’Adamou et le ramenèrent bien vite à Gani-Gawané. Le chef du village le prit dans sa maison où il fut accueilli comme l’un de ses fils. Une grande pluie s’abattit aussitôt sur le village.

C’est depuis ce jour que les orphelins sont traités avec soin et amour à Gani-Gawané.


Les contes pour enfants du monde (contes.biz)











11 commentaires:

  1. coucou Brigitte
    Avec tes jolis marque-pages et tes contes tu me fais voyager et j'aime beaucoup .
    gros bisous et bonne semaine
    MITOU

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  2. Un très joli conte, ma chère Brigitte et un adorable marque-pages. J'espère que tu as passée un agréable week-end malgré la pluie? Gros bisous et douce journée

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  3. dame, pour les orphelins qui n'avaient su découvrir la grotte, rien pour eux, trop tard... ah les bons génies!!! que n'en ai-je rencontré sur ma route :) merci pour ca conte africain, je vais cliquer sur le marque-page. bonne journée!

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  4. Merci pour ce petit bout d'Afrique :o)
    Belle journée!

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  5. Merci pour cette jolie page voyage ;) Brigitte
    Douce soirée & gros bisous

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  6. Moi aussi j'ai voyagé, merci
    Bisous, bonne soirée

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  7. Un conte adorable , d'une grande sagesse .Merci pour ce lien magnifique avec le marque pages.
    Douce soirée, bises Lilwenna

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  8. Quel beau conte à méditer ... merci à toi par ce bel accompagnement écrit Lilwenna pour ce marque page de la solidarité.
    Bisous du cœur ch'ti pour une douce après midi !
    Nicole

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  9. Très beau conte. Tendre la main est devenu de plus en plus difficile dans ce monde.
    Bon mercredi à toi ! Bisous

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  10. j'aime beaucoup les contes que tu mets en ligne...Merci

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  11. Merci pour ce partage et ce si joli conte.
    Bisous et douce journée.

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