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jeudi 11 novembre 2021

Chaumières bretonnes

 

Aujourd'hui je vais vous montrer les deux derniers marque-pages du calendrier 2021 que MITOU m'avait envoyé

 


 

Il s'agit de maisons bretonnes, du mois de novembre, et de septembre que je n'avais pas publié

 


 

 

 

Merci Mitou !


 

 Un conte breton pour les accompagner

 

                                Les époux Kertanhouarn


Les époux Kertanhouarn passaient en ce temps-là pour les plus riches de toute l'ile de Bréhat. Ils comptaient aussi, sans conteste, parmi les plus grigous, les plus irrémédiablement radins.  Des champions d'avarice et de pingrerie, à vrai dire.

Ils avaient à leur service une nichée de folliked, plus étiques les uns que les autres. De pauvres petits bonhommes dont la maigreur aurait effrayé ou au moins apitoyé toute âme charitable ou simplement normale. Les malheureux ne dinaient que de rares miettes de pain qui tombaient de la table sur le sol de terre battue, et de quelques débris de crêpes de sarrasin, bien secs généralement. Autant dire qu'ils ne faisaient pas bonne chère dans une maison dont les menus s'apparentaient  davantage à ceux de la prison de Saint Brieg qu'à un repas de noces de juloded (riches paysans-marchands de toiles) de Saint Thégonneg. Mais enfin, ils faisaient, comme on dit, contre mauvaise fortune bon coeur. Et puisque leurs parents et leurs grand-parents avaient servi avec conscience et dévouement les propres parents et grand-parents des deux Harpagon insulaires, ils restaient.

 

Mais un jour qu'ils étaient particulièrement affamés, ayant trimé durant trois longues nuits d'affilée avec l'estomac vide, ils résolurent d'employer les grands moyens et de chaparder quelques feuilles de choux et un petit morceau de lard, dans la grande marmite où madame Kertanhouarn faisait cuire sa potée. La manoeuvre fut recommencée plusieurs fois, sans gros dommages pour les patrons. Jusqu'au jour où les deux vieux, le regard cupide et le museau renfrogné, se dirent:

"Tu ne trouves pas qu'il y a  moins de légumes et moins de viande dans la soupe une fois cuite que quand elle est crue ?"

"Ya vat, femme, fit l'homme. C'est peut-être bien parce que tu t'es servie au passage, tout à l'heure, lorsque tu es revenue du champ pour la tourner sur le feu."

 Devant les dénégations outrées de sa commère, le vieux se tut. Puis accusa le greffier, qui fut promptement chassé de la demeure.

Rien n'y fit. A compter de ce jour, la marmite de potée diminuait régulièrement sur le feu, à tel point que les époux voulurent découvrir qui était l'auteur du larcin. A vrai dire, ils s'en doutaient un peu, mais ils voulurent en avoir le coeur net.

Ils décidèrent de feindre d'aller travailler  au champ, et de rester bien discrètement dehors, près de la maison, à espionner, qui par le trou de la serrure, qui par la petite fenêtre qui donnait à l'intérieur une lumière rare et tamisée. Et ils virent, peu de temps après leur départ supposé, les "coupables" arriver sans faire de bruit, approcher le gros galet du chef de la marmite et précautionneusement, soulever le couvercle et prélever leur juste dîme du fricot.


Une lueur de haine éclaira leur regard. En même temps qu'une idée machiavélique traversait leur esprit. Ils tinrent, en quelques minutes, un étrange conciliabule qui leur arracha des grincements de rire et qui illuminèrent leurs yeux de mauvaises étoiles.

Le lendemain soir, lorsque les époux diaboliques se couchèrent dans leur lit clos qui leur faisait une nef de bois vers les iles du sommeil, ils feignirent de fermer les yeux, mais restèrent éveillés à observer la suite des évènements.
Les petits êtres sortirent de leurs trous pour leur veillée quotidienne. Mais lorsque le chef s'assit sur son galet habituel, il poussa un tel hurlement que tous se congénères en furent épouvantés et s'enfuirent on ne sait où. Lui-même, en se levant, le derrière encore fumant et un grand trou dans son fond de culotte, renversa toute la vaisselle avant de déguerpir.


On ne revit plus les folliked dans les parages. Mais les méchants époux ne l'emportèrent pas au paradis. A partir de ce moment, leurs affaires commencèrent à péricliter et ils moururent seuls et sur la paille.

 

Livre "Il était une fois la Bretagne" de Thierry Jigourel




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


9 commentaires:

  1. J'adore la légende aujourd'hui nous avons la visite de Louise et de Maëlle alors il tombe bien je vais pouvoir leur lire l'histoire des follikeds 😀
    Gros bisous et bonne journée
    Mitou

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  2. Je ne connaissais pas ce conte et je découvre la culture bretonne avec plaisir ! J'aime aussi ces maisons bretonnes typiques de ta région. Bisous et une belle journée

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  3. Un conte avec une morale bien vue ...ha ces follikeds !!! ....attention ...
    Bises Liwenna

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  4. Bien belle cette morale et tant pis pour ces vieux grigous!
    Bises du soir
    Mireille du sablon

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  5. Bonjour Brigitte,
    deux beausx marque pages.. J'ai bien aimé le conte breton..
    Bonne journée, gros bisous

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  6. Ces merveilles ces marque-pages. j'aime beaucoup lire les contes aux enfants.
    Belle fin de semaine à toi. Bisous

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  7. Coucou Lilwenna, j'adore les maisons bretonnes, elles sont si belles ! Le calendrier de Mitou est très joli.
    Sacrés folliked 😀 ils ne sont pas tombés dans la bonne famille hi!hi!
    Bisous et bon week-end

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  8. J'aime beaucoup les marque pages.
    J'adore le conte , je suis comme un enfant , je resterais des heures à écouter un narrateur!!
    Douce soirée, bises Lilwenna

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  9. Merci pour ce très beau conte et pour les marque-pages.
    Ils sont magnifiques !
    Bisous et douce journée.

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