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Bienvenue chez moi.
Je vous y montre mes marque-pages, mes broderies, quelques photos, et les poésies et contes que j'aime.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.
Vous pourrez voir mes collections diverses et broderies déjà publiées sur mon ancien blog ICI

jeudi 19 octobre 2023

Petits bretons

 

 J'avais trouvé il y a déjà quelque temps ce kit de broderie d'un couple bigouden sur un stand de puces couturières, pour une somme dérisoire. Je l'avais oublié et l'ai redécouvert en rangeant mes boites de broderies

 


 Aussitôt sorti, aussitôt commencé !


 et vite fini, car pas de changement de couleurs de fils !



 Je l'ai monté sur du carton plume


  
Et j'y ai joint mon couple de korrigans bigoudens     
           


 Un petit conte breton pour l'accompagner

 

                                                       L'étrange rencontre


Etait-ce par désoeuvrement que je m'étais rendu au bal ? Peut-être. Certainement pas par goût, car j'appréciais modérément ces "tressautements spasmodiques" comme je disais par dérision. On m'avait parlé d'un bal dans une commune voisine où l'on s'amusait bien. Et puis, en ce début des années cinquante, les occasions de se distraire étaient plutôt rares.

Je me rendis donc sous les halles de cette bourgade des Monts d'Arrée où se tenait le bal. Tous mes camarades étaient là, fort occupés à s'agiter sur ce sol cimenté, à peine glissant. Je m'adossai au mur et regardai distraitement autour de moi.

C'est alors que je la vis. Elle se tenait à peu de distance, seule, perdue dans ses pensées, les yeux dans le vague. Ses longs cheveux châtains encadraient l'ovale de son visage. Je sentis brusquement le sang affluer à mes joues et éprouvai un attrait soudain pour la danse. Je m'approchai et lui demandai si elle acceptait de danser. Elle esquissa un faible sourire et sans un mot, avança d'un pas. Je la pris dans mes bras et nous nous élançâmes sur la piste.

Nous passâmes ensemble la soirée. Elle n'avait pas refusé mes invitations répétées, car pour plus de sûreté, je ne la quittais pas lorsque l'orchestre s'arrêtait. Elle ne répondait rien, se contentant de ce sourire énigmatique qui m'avait accueilli. Bon, me disais-je, ce n'est pas une expansive, mais c'est une bonne danseuse !

Au fil des danses, je sentais chez elle une certaine retenue, comme si elle ne voulait pas s'abandonner entièrement, comme si elle était ailleurs. Oui c'est cela, elle semblait ailleurs, loin...J'avais parfois l'impression de serrer une ombre. Je chassai vite cette idée bizarre. Elle était bien réelle dans mes bras.

Vers deux heures du matin, je lui proposai de la raccompagner chez elle. Elle accepta et nous voilà partis sous le clair de lune. La sentant frissonner à mon bras, je jetai mon imper sur ses épaules. Elle me remercia d'un sourire. Décidément, me dis-je, cette fille n'est pas bavarde ! Mais cela ne l'empêche pas d'être bien mignonne !

Au bout d'un moment, elle s'arrêta devant une maison basse et se dégagea rapidement. J'eus à peine le temps de lui déposer un furtif baiser sur la joue, elle était déjà rentrée.

-Mon imper ! Bah ! Je viendrai le chercher demain. Cela me donnera une occasion de la revoir.

Le lendemain vers dix heures, je me présentai devant la porte de la maison basse. Une femme d'un certain âge vint m'ouvrir. Sa mère, pensai-je.

-Madame, fis-je timidement, veuillez excuser mon incursion matinale. Voilà. Hier soir au bal, j'ai dansé avec une jeune fille que j'ai raccompagnée jusqu'ici. Comme elle avait froid, je lui ai mis mon imper sur les épaules et j'ai oublié de le reprendre lorsqu'elle est rentrée. Je viens donc le chercher.

-Vous faites erreur, jeune homme. Aucune jeune fille n'habite ici.

-Pourtant, je vous assure, j'ai reconduit cette nuit une jeune fille jusqu'à cette porte.

-Puisque je vous dis qu'aucune jeune fille n'habite ici. Voulez-vous vérifier par vous même ? Entrez donc.

Je montai les quelques marches et pénétrai dans la pièce. D'un coup d'oeil, j'en fis le tour.

-Tenez, fis-je triomphant en désignant une photo dans un cadre doré, voici la jeune fille avec qui j'ai dansé hier soir ! Je savais bien que je ne me trompais pas!

A ces mots, la femme blêmit et dit d'une voix sourde :
-Vous vous moquez, monsieur ! C'est ma fille et elle est morte voici dix ans !

Sans voix devant cette affirmation, je ne pus que bafouiller :
-Pourtant...J'ai dansé avec elle, je la reconnais bien, ses cheveux châtains, son sourire mystérieux, ses yeux bleus...Croyez-moi, il n'est pas dans mes intentions de me moquer de vous !

-Tout ceci me semble bizarre. Il est vrai que ma fille aimait beaucoup fréquenter les bals. Elle n'en manquait aucun car elle adorait la danse. Hélas, elle ne dansera plus !

-Mais hier soir...elle était au bal et je vous assure qu'elle a dansé avec moi ! Je n'ai quand même pas rêvé ! Elle avait mon imper sur ses épaules quand elle est rentrée ici.

La mère m'avait écouté en silence. Elle semblait ébranlée par mon assurance.

-Nous en aurons le coeur net ! dit-elle soudain, suivez-moi !

Elle se dirigea vers le cimetière, et je la suivis en me demandant ce que nous allions y faire.

-Tenez, fit la femme en s'arrêtant devant une tombe, voici l'endroit où elle est enterrée. La reconnaissez-vous sur cette photo ?

Oui, je la reconnaissais sur la photo jaunie par le soleil, mais ce que je vis me glaça les os. Sur un bras de la croix, mon imper était accroché.


Livre "à la veillée en Bretagne" Gérard Nédellec


 (Il est très souvent question de morts, de revenants, de l'ankou qui vient chercher les morts, dans les contes bretons)

 

Festival de Cornouaille Quimper







lundi 16 octobre 2023

La femme à sa fenêtre

 

Un joli marque-page trouvé sur le site de "La papet'littéraire"

 


 

          La fenêtre

Alors le thé a refroidi.
Elle attendait à sa fenêtre.
Viendra-t-il encore aujourd’hui ?
La chambre de vide s’est remplie.

Alors les heures se sont enfuies.
Elle ne bougeait de sa fenêtre.
Il ne viendra plus aujourd’hui.
La chambre de noir s’est remplie.

Alors les jours se sont enfuis.
Elle ne quittait la fenêtre.
S’il venait pourtant aujourd’hui ?
Tous les lendemains sont promis…

Alors les mois se sont enfuis.
Elle restait là… À la fenêtre.
Demain sera comme aujourd’hui…
La chambre de froid s’est remplie.

Alors les ans se sont enfuis.
Elle attendait. À sa fenêtre.

Esther Granek



 

 

 

 

 

 

 

jeudi 12 octobre 2023

Châtaignes

 

 Je publie des marque-pages d'automne, mais nous sommes encore en été, bien loin des couleurs d'automne ! Et dans mon jardin, les dahlias fleurissent toujours à qui mieux mieux comme si on était en juillet, le rhododendron (et celui du voisin) se croit au printemps et commence à fleurir ! et le camélia a des boutons prêts à éclore ! Quel dérèglement !


                    La châtaigne

Peut-être un hérisson qui vient de naître ?
Dans la mer, ce serait un oursin, pas bien gros…
Ici, la boule d’un chardon – peut-être
Ou le pompon sournois d’une bardane
Ou d’un cactus ? Mais non, dans le bois qui se fane,
Dans le bois sans piquants, moussu, discret et clos,
Cette chose a roulé subitement, d’en-haut,
Comme un défi… parmi les feuilles qui se fanent.

Allez, j’ai bien compris. C’est la saison.
Les geais, à coups de bec, ont travaillé dans l’arbre.
Même les parcs où veillent, tout pensifs, les dieux de marbre,
Ont de ces chutes-là sur leurs gazons.

Marron d’Inde là-bas, châtaigne ici. Châtaigne
Rude et sauvage, verte encore, détachée
Par force de la branche où les grands vents, déjà, l’atteignent
Le vent et les geais ricaneurs, et la nichée
Des écoliers armés de pierres et de gaules...

Sabine Sicaud









lundi 9 octobre 2023

Notre-Dame de Rumengol (2)

 

Après vous avoir montré l'extérieur de ce haut lieu de pèlerinage (ICI), nous allons maintenant voir l'intérieur

(Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand)

 Nous entrons par le porche

 


 avec les statues des douze apôtres en granit polychrome



Nous avons été saisies en rentrant, car nous ne nous attendions pas à voir tous ces magnifiques ornements à l'intérieur. Nous avons ensuite appris qu'elle avait été surnommée jadis "l'église aux Saints dorés"

(Bien sûr sur les photos, ça fait moins d'effet qu'en réalité, mais en voici un aperçu quand même)






 

De chaque côté du choeur, deux superbes retables richement sculptés du XVIIe siècle, classés depuis 1931. Ils sont en bois polychrome et doré. Restaurés en 1975 et 1982, ils ont nécessité chacun 3000 feuilles d'or

Le retable des évangélistes


Un tableau représentant la visitation à la Vierge




Le retable Saint Jean-Baptiste, consacré essentiellement au baptême du Christ, et un tableau de l'assomption




Invoquée sous le nom de "Notre Dame de Tout-Remède", la statue de la Vierge y est l'objet d'une vénération toute particulière. Elle fut, en 1858, la première Vierge couronnée de Bretagne. (et elle est habillée)


Statue de Notre-Dame foulant le dragon  offerte par le pape Pie IX



 La chaire




 Les orgues datent de 1876


  avec des statues de rois et de saint bretons


 Il y avait encore d'autres statues, vitraux, bannières et autres à admirer, mais je n'avais que mon téléphone portable, pas facile pour zoomer ou prendre des détails

Nous n'avons pas regretté notre détour dans ce petit bourg

 

 

 

 


 




jeudi 5 octobre 2023

Notre-Dame de Rumengol (1)

 

Rumengol est une commune du Finistère, rattachée à la commune du Faou, au fond de la rade de Brest



Notre-Dame de Rumengol est un sanctuaire dédié à la Vierge et à la Trinité, bâti sur un ancien site de culte druidique, et qui est depuis la nuit des temps un haut lieu de pèlerinage. De nombreuses guérisons inexpliquées ou des demandes de secours exaucées lors de grands dangers ont conduit des milliers de fidèles à vénérer, depuis des siècles, le sanctuaire et la statue de Notre-Dame de Rumengol.

Ce sont les dons des pèlerins qui ont permis en 1536 la construction de l'église actuelle, qui fut réaménagée à plusieurs reprises par la suite.  Construite en granit noir de Kersanton, c'est un monument historique classé

(cliquez sur les photos pour les voir en plus grand)


 




Aujourd'hui encore, à l'occasion des deux grands pardons, celui de la Trinité (le dimanche suivant la Pentecôte) et celui du 15 août, des milliers de fidèles se pressent aux divers offices, tandis que, pendant toute l'année, de nombreux pèlerins, individuellement ou en groupe, viennent y prier, et invoquer Notre-Dame de tout remède, invoquée pour la guérison de toutes les maladies





 La chapelle extérieure, dite "chapelle du couronnement", date de 1880. C'est une chapelle néogothique au plancher surélevé et aux fenêtres largement ouvertes pour que les cérémonies puissent être vues par la nombreuse assistance massée dans l'enclos paroissial lors des pardons.





La fontaine de dévotion dite fontaine Notre-Dame date de 1792. Située à une cinquantaine de mètres de l'église, elle est traditionnellement considérée comme miraculeuse.


 



L’église a reçu une cinquantaine d’ex-voto dont deux donnés par le célèbre Jean-François de La Pérouse et le duc de Wellington ! Prouvant le rayonnement du sanctuaire qui accueillait encore 85 000 pèlerins en 1958, pour le couronnement de la statue de la Vierge. Et plusieurs papes ont accordé leur attention au sanctuaire et ont fait des dons.


La prochaine fois, nous irons visiter l'intérieur. En y entrant, nous avons été surprises par toutes ses richesses

 

 


 

 

 


 


 

 

 

lundi 2 octobre 2023

Sur la plage

 

Restons encore un peu en été avec les marque-pages calendrier reçus de MITOU  Celui d'octobre, auquel je joins celui de novembre puisque sur le même thème. Ayant déjà joint celui de décembre à celui de février,  je vous ai ainsi montré les 12 mois

 


 

 

     Sur la plage

La plage étincelle, fume
Et retentit, vaste enclume
Que les vagues et le vent
Couvrent de bruit et d'écume.
Je vais, selon ma coutume,
Le long du galet mouvant,
Les yeux au large, rêvant
Quelque rêve décevant
Salé de fraîche amertume.
Avec leurs doux cris joyeux
Et leurs mines ingénues,
De beaux enfants, jambes nues,
Se mouillent à qui mieux mieux.
De loin, les suit et les gronde
Une vieille grand-maman.
Une jeune femme blonde
Lit toute seule un roman.
Les légères mousselines
Des nuages vagabonds
Se déchirent aux collines.
Les grandes vagues félines
Se cabrent, puis font des bonds.
Et je contemple l'abîme ;
Et je voudrais, âme et corps,
Me mêler aux longs accords
Qui roulent de cime en cime.

Emile Blémont