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lundi 27 septembre 2021

Broderie mandala celtique



Je vous présente aujourd'hui une broderie intitulée mandala coeurs, aux couleurs des broderies bigoudènes, d'après une grille de la créatrice CREADES


Les différentes avancées

La voilà finie


J'avais un reste de tissu orange dans mes boites, aussi j'ai décidé de monter la broderie en coussin (36cm/36cm)



Un petit conte breton pour l'accompagner (Le diable est très présent dans les contes bretons, ainsi que la mort)


                                       La noce de Ponca

A Ponca, en cette soirée d'octobre, la noce bat son plein. Un fermier du village marie sa fille.

La nuit tombe vite. Déjà, des lampes s'allument un peu partout, dans la cuisine de la ferme, sous les bâches où l'on commence seulement à desservir les tables du repas de midi, et aussi dans la rue (on appelle ainsi la cour de la ferme) où les couples se préparent à danser sur les airs que leur jouera le sonnou.

Sacré sonnou ! Depuis le matin, il étire son accordéon pour apporter de la gaieté à la fête. Il a accompagné le cortège dans ses déplacements et pendant tout le repas, il a contribué à l'animation de la noce. Il continuera toute la soirée et une partie de la nuit, prenant à peine le temps de se restaurer.

Les parents de la mariée ont l'air très heureux du déroulement de la fête. Il a fait beau toute la journée. C'est un bon signe. Les jeunes mariés seront heureux en ménage...
Mais il y a eu aussi le repas. Et quel repas ! Bœuf gros sel, fricassée, veau aux pruneaux, poulets rôtis. Quelle ambiance à l'arrivée des poulets !

- "Nous mangerons tous les poulets, avec la vache, avec la vache. Nous mangerons tous les poulets avec la vache et le baudet" chantaient les cuisinières. Tous les invités ont repris en chœur. La vache et le baudet n'ont pas été mangés, mais des poulets, il n'est resté que les os ou presque. Accompagné d'un cidre bien gouleyant, tiré d'un fût spécialement mis en perce pour la circonstance, le repas a été particulièrement apprécié des convives. Les langues sont maintenant déliées. Ce sont de grands gestes, de grandes tapes amicales entre parents heureux de se retrouver. On discute, on rit haut et fort.

Un grand cercle se forme bientôt au milieu de la rue. Debout sur le fond d'une cuve de bois qui lui sert d'estrade, le sonnou entame une ronde. Les mariés et les invités, jeunes et vieux, prennent rapidement la cadence et s'essoufflent bientôt au son de l'accordéon, tandis que les retardataires forment la haie autour des danseurs et que les premiers curieux, les "chiens de noce", font leur apparition.

On appelle ainsi ces gens qui ne sont pas invités à la noce. Ils viennent le soir parce qu'ils aiment danser, et aussi parce qu'ils espèrent profiter du souper. Personne n'y prête attention. Il y a déjà tant d'invités à ce mariage que beaucoup se connaissent à peine.

L'heure est à la danse. Les polkas et les scottishes ont pris le relais des rondes. On chante, on rit, c'est la fête. Des aïeules, appuyées sur la canne de leur parapluie, ne perdent rien du spectacle. Elles ont le sourire, mais sans doute au fond du cœur la nostalgie de leur jeunesse. Elles étaient alors célibataires et ne manquaient aucune occasion de danser. Ce soir, elles regardent.
C'est le cas aussi d'une jeune maman qui porte son enfant dans ses bras, un enfant qui ne fait que pleurer, et dont les cris redoublent à chaque fois qu'un couple de danseurs, qu'elle a remarqué, passe devant eux. Elle connaît la cavalière, une invitée proche de la famille, mais pas le danseur : peut-être un "chien de noce".
Il est habillé dans des vêtements aussi sombres que la nuit et on dirait que les maigres chandelles chargées d'éclairer la rue ne font qu'accentuer son air mystérieux.

Le couple n'a manqué aucune danse et ne s'est jamais séparé, même lorsque le sonnou a crié - "Changez de cavalière !" Et cela, malgré les invitations plusieurs fois réitérées depuis le début de la soirée. Le couple n'a pas bronché. C'est bien ce qui intrigue les spectateurs de la danse.

L'un d'entre eux se rend compte que le danseur a un pied bizarre, comme un pied de bœuf. Il fait part de sa découverte à ses voisins et rapidement toute la haie des spectateurs en est avisée. C'est la surprise ! Tandis que la danse continue, on avise les parents des mariés.

- "C'est sûrement le diable pensent-ils. Il faut prévenir Monsieur le Curé."

Au presbytère où se sont rendus deux invités chargés de le mettre au courant, Monsieur le Curé se fait raconter l'affaire. Il décide aussitôt d'envoyer son jeune vicaire à Ponca pour exorciser le diable - si c'est lui - qui assiste à la noce. Le vicaire prend son étole, son livre de prières et arrive rapidement sur les lieux.

Le diable l'a bien aperçu à son arrivée :


"
- Tu viens pour m'exorciser, lance-t-il au jeune abbé. Tu as la barbe trop jeune, je ne partirai pas!"

Et malgré les prières prononcées par le prêtre, l'homme au pied de
bœuf ne s'en va pas. Au contraire, il continue à danser comme si de rien n'était.
Le vicaire n'a pas d'autre solution que de retourner au presbytère et d'en faire part à Monsieur le Curé.

- "On va bien voir s'il ne part pas !" dit ce dernier pris d'une sainte colère tandis qu'il arrive à son tour à Ponca. Il n'a même pas besoin de réciter ses prières habituelles.

- "Oui, je veux bien partir, déclare le diable, mais je ne partirai qu'en vent et tempête."

Un fort vent d'ouest se lève à ce moment sur le domaine de la Provostière tout proche et dans un grand mugissement passe au-dessus de Ponca. Le diable est happé par le tourbillon et disparaît en direction de la ferme du Gué. Profitant de la confusion, sa cavalière s'éclipse dans l'obscurité de la nuit.
On dit que personne ne l'a jamais revue au pays.

On dit aussi que dans les jours suivants, des gens ont trouvé dans le domaine des Chesnots des traces de pied de bœuf qui se dirigeaient vers Ponca. C'était sans doute celles laissées par le diable lors de sa venue à la noce.

On a beaucoup parlé de cette histoire dans les chaumières de Guipry et de la région... et on continue d'en parler.

Contes populaires bretons
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9 commentaires:

  1. Ce coussin est du plus bel effet ,chapeau pour la broderie tu es vraiment douée 😀
    J'aime toujours autant tes contes et légendes 😍
    Gros bisous et bonne semaine
    Mitou

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  2. Que de merveilles ce matin encore en venant te voir ! J'adore le conte et parfois j'aimerai redevenir petite pour qu'on m'en raconte comme tu le fais aujourd'hui :) J'aime aussi beaucoup ta broderie celtique et l'effet final sur le coussin. C'est magnifique ! bisous et bon lundi

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  3. Wouah , que c'est beau , ton mandala est vraiment très beau ..
    Merci aussi pour ton conte choisi , j'adore !
    Bises Liwenna

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  4. Bonjour Brigitte,
    ta broderie mandala est superbe, une bonne idée que de la mettre sur un coussin..
    Bonne journée, gros bisous

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  5. Je retiens ce conte mais surtout le très beau modèle..je sens que je vais me remettre à broder dès que ce sera possible.
    Bises du jour
    Mireille du sablon

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  6. Oh qu'il est beau ce coussin !
    Très joli conte aussi
    Gros bisous, belle soirée

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  7. Cette broderie est vraiment de toute beauté.
    J'ai apprécié de lire ce conte ce soir. Belle semaine automnale à toi. Bisous

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  8. Ta broderie est magnifique , les couleurs superbes , bravo pour tes doigts de fée , j'adore .Le coussin est très beau . Le conte m'a enchantée , j'aime beaucoup les contes et légendes.
    Belle semaine, douce soirée , bises Lilwenna

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  9. J'ai beaucoup aimé ce conte et je trouve superbe ta broderie bigoudène. Douce soirée bise.

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