Nathalie Fortin
Les ficaires viennent piqueter d'étoiles d'or l'ombre frileuse des sous-bois où rôdaient hier encore les friches rabougries des temps sombres. L'anémone Sylvie, si pâle, si fragile dans sa neigeuse corolle, ose sa première sortie, comme une belle princesse dormante, dans son buisson de ronces, bat des paupières et s'éveille au baiser du fiancé solaire.
"Oubliant sa vieillesse,
Quand le printemps surgit
Le monde rajeunit
Et le fées sont en liesse"
murmure Cicely sur la brise parfumée des arcs-en-ciel renaissants.
Une à une, déplissant leurs ailes engourdies, chaque fée s'étire, bâille, dénoue une chevelure d'azur et s'envole jardiner les prés et, là où leurs pieds se posent, s'épanouit l'éclat céleste des rêves de jacinthes.
Le coucou, de deux notes, annonce alentour que tout va bien.
Que le temps sans âge jamais ne meurt, qu'il suffit de la clef d'une primevère pour ouvrir le ciel au retour du printemps.
Cicely Mary Barker (Le jardin féerique)
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