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Bienvenue chez moi.
Je vous y montre mes marque-pages, mes broderies, quelques photos, et les poésies et contes que j'aime.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.
Vous pourrez voir mes collections diverses et broderies déjà publiées sur mon ancien blog ICI

jeudi 19 juin 2025

Le jardin

 


 

 

                  Jardin enchanté

C'était un jardin clos entouré de hauts murs
Et l'on y pénétrait par un portail d'azur
Qui, en se refermant disait d'une voix tendre
Des mots que seul le vent nous aidait à comprendre.

Les roses pomponnées étalaient leur parure
Tout près d'une maison à la bonne figure
Dont le toit soutenait la glycine charnue
Qui aurait bien voulu aller fleurir les nues.

S'étendaient devant nous cent et mille parterres
Que les fleurs embaumaient, jaillissant de la terre
Glorifiant le soleil et adorant la pluie
Menant leur sarabande aux confins de la nuit.

Les hampes des glaïeuls disaient aux dahlias :
"Redressez-vous un peu, ainsi que l’hortensia,
Les visiteurs sont là, voyez, qui nous admirent!
Et vous, les rudbeckias, allons, il faut sourire !"

Les doux physostégias agitaient leurs clochettes
En les tournant vers nous, et les pieds d'alouettes
Paraissaient oiseaux bleus tout près de s'envoler.
Le jardin se donnait au vent qui l’enjôlait,

Les oeillets embaumaient autant que la lavande
Chacun, de sa beauté voulait nous faire offrande
Même les papillons semblaient être des fleurs,
Pétales satinés vibrant près de leur coeur...


Michèle Corti



 

 

 

 

 

lundi 16 juin 2025

Vagues


Voici le marque-page de juin du calendrier de marque-pages offert par MITOU, représentant des peintures de Philippe Vandenberghe
 

 



            
             Rythme des vagues

J’étais assis devant la mer sur le galet.
Sous un ciel clair, les flots d’un azur violet,
Après s'être gonflés en accourant du large,
Comme un homme accablé d’un fardeau s'en décharge,
Se brisaient devant moi, rythmés et successifs.
J’observais ces paquets de mer lourds et massifs
Qui marquaient d’un hourra leurs chutes régulières
Et puis se retiraient en râlant sur les pierres.
Et ce bruit m’enivrait; et, pour écouter mieux,
Je me voilai la face et je fermai les yeux.
Alors, en entendant les lames sur la grève
Bouillonner et courir, et toujours, et sans trêve
S’écrouler en faisant ce fracas cadencé,
Moi, l’humble observateur du rythme, j'ai pensé
Qu’il doit être, en effet une chose sacrée,
Puisque Celui qui sait, qui commande et qui crée,
N'a tiré du néant ces moyens musicaux,
Ces falaises aux rocs creusés pour les échos,
Ces sonores cailloux, ces stridents coquillages,
Incessamment heurtés et roulés sur les plages
Par la vague, pendant tant de milliers d’hivers,
Que pour que l’Océan nous récitât des vers.


François Coppée

 








Après ces quelques photos de vagues à La Torche, je rajoute cette image trouvée sur internet. C'est tout à fait ce que je ressens (et ce que je fais)


 

 

 

 

 

 

jeudi 12 juin 2025

Fête des pères

 

                                    Ce week-end ce sera la fête des pères 

 


 

           Mon cher papa

J'avais appris un compliment,
Et j'accourais pour célébrer ta fête,
On y parlait de sentiment
De tendre amour, d'ardeur parfaite.

Mais j'ai tout oublié,
Lorsque je suis venu,
Je t'aime est le seul mot que j'ai bien retenu.

Stéphane Mallarmé (écrit quand il avait 12 ans)
 




 
                                 Et une pensée pour tous les papas du ciel

 


 

 



 

 

 

 

 

 

 

lundi 9 juin 2025

La ville dans la nuit

  

 


 

                                        La ville dans la nuit

Il était une fois une ville où régnait la nuit. Il y avait des nuits de pleine lune et des nuits remplies d’étoiles. Et quand la nuit était trop noire, on allumait des lampes. Mais c'était toujours la nuit. Et puis voilà qu’un voyageur arrive. Il raconte qu'il vient de loin et qu'ailleurs il y a des villes où après les heures de nuit viennent des heures de jour. Il raconte que le jour est si clair qu'on n'a même pas besoin de lampes. Les gens emmènent aussitôt le voyageur chez Monsieur le Maire. Ils veulent tous que l'on fasse venir le jour dans leur ville.

Le maire se met à bougonner : - "Le jour, le jour ! Et où voulez-vous que j'aille le chercher, moi, le jour ? Et puis d'abord, combien ça coûte?"

Le voyageur répond : - "Mais, le jour ne s'achète pas, il vient !"

Le maire fait : - "Ah ? Et pourquoi donc n'est-il jamais venu chez nous ?"

Le voyageur répond : - "Comment le jour viendrait-il si personne ne l'attend ?"

Le maire et tous les habitants en restent la bouche ouverte. Ils n'avaient jamais pensé à ça ! 
Puis le maire dit : - "Attendre, attendre ! Mais ... comment fait-on pour attendre le jour ?"

Alors une petite jeune fille blonde s'écrie en rougissant : "- Moi, je sais ! Quand j'attends une lettre de mon amoureux, je cours à la boîte aux lettres dix fois, vingt fois, jusqu'à ce qu'elle arrive. C'est sûrement comme ça qu'il faut attendre le jour, comme une lettre d'amour !"

Le poète lève son doigt taché d'encre et il dit : - "Moi, je sais ! Quand j'attends un vers, une rime, la musique d'une chanson, je m'assieds, je ferme les yeux et j'écoute dans ma tête. C'est sûrement comme ça qu'il faut attendre le jour, comme un poème, comme une chanson !"

Et puis la boulangère secoue son tablier plein de farine et elle dit : - "Moi, je sais ! Quand mes pains sont au four et que j'attends qu'ils cuisent, je fronce le nez jusqu'à ce que je sente la bonne odeur du pain doré. C'est sûrement comme ça qu'il faut attendre le jour, comme du bon pain !"

Et tous, le jardinier et le maçon, la couturière, le pêcheur et l'épicier, le peintre et la maîtresse d'école, tous s'aperçoivent qu'ils savent comment attendre le jour.

Mais le maire bougonne encore : - "C'est bien joli, tout ça, mais ça prendra combien de temps d'attendre ?"

Alors les gens s'écrient : - "On va commencer tout de suite ! 

Et la petite jeune fille blonde se met à courir dix fois, vingt fois, jusqu'aux portes de la ville pour voir le jour qui arrive. Et le poète reste les yeux fermés, à écouter dans sa tête si le jour arrive. Et la boulangère fronce le nez pour sentir si le jour arrive. Et tous, le jardinier et le maçon, la couturière, le pêcheur et l'épicier, le peintre et la maîtresse d'école, tous se mettent à attendre le jour.

Et bientôt, là-bas, au bord des toits, une minuscule ligne rose grandit, grandit, et brusquement, un
 éblouissant rayon d'or saute par-dessus les toits et il éclabousse la ville de lumière. 
Tout le monde crie en même temps : "Aaaaaah !" Comme au feu d'artifice.
Mais c'est encore plus beau que le feu d'artifice. C'est le jour qui est venu ! Alors, pendant tout le jour, la ville entière est en fête. 

Et puis, quand la nuit revient, le maire se racle la gorge et il dit : -"Bon, eh bien voilà, demain, vous élirez un autre maire. Il faut que désormais, sur notre ville, le jour revienne sans cesse après la nuit. Alors moi, maintenant, je serai veilleur de nuit et je passerai mes nuits à attendre le jour."

Et depuis ce temps-là, sur la ville, il y a des jours et des nuits. Parfois, le soir, la boulangère, le maçon, la couturière ou le jardinier vont faire un petit tour dans le noir. Et quand ils rencontrent le veilleur qui marche dans les rues avec sa lanterne, ils lui disent :

- "Eh bien, veilleur, quelle nuit noire ! On dirait qu'elle ne finira pas."

Et le veilleur répond avec un petit sourire : -"Oh, elle finira, mes amis, elle finira ! Allez dormir. Le jour vient et je l’attends."


Contes de Noël et de neige Edition Bayard (contes publiés dans Pomme d'Api)

 


 

 

 

 

 

jeudi 5 juin 2025

Glaces

 
                     Après les fraises, vous prendrez bien une petite glace

 


Elle fond, fond, fond

Elle est gelée toute l'année,
Elle aime le froid de l'hiver,
Et ne supporte pas l'été.
C'est pourtant là
Qu'on la préfère,
Sous le soleil,
C'est si bon,
Hélas, elle fond, fond, fond !
Au chocolat ou au café,
A la vanille ou au citron,
On la vend dans des cornets,
Ou des petits pots en carton.
Sous le soleil,
C'est si bon !
Hélas, elle fond, fond, fond.

Corinne Albaut

 


 

 



 

lundi 2 juin 2025

Les fraises

 

 


 

 

      Les fraises des bois

Quand de juin s'éveille le mois,
Allez voir les fraises des bois
Qui rougissent dans la verdure,
Plus rouges que le vif corail,
Balançant comme un éventail
Leurs feuilles à triple découpure...

Qui veut des fraises du bois joli ?
En voici, en voici mon panier tout rempli
De fraises du bois joli !

Rouge en dehors, blanche en dedans,
Comme les lèvres sur les dents,
La fraise épand sa douce haleine
Qui tient de l'ambre et du rosier;
Quand elle monte du fraisier,
On sait que la fraise est prochaine.

Qui veut des fraises du bois joli ?
En voici, en voici mon panier tout rempli
De fraises du bois joli !

Pierre Dupond (chansonnier et poète 1821-1870)

 

 


Ici nous avons la chance d'avoir les délicieuses fraises de Plougastel. On commence à les voir dans les magasins dès février, jusqu'en octobre. Et j'ai la chance (car j'adore les fraises !) d'avoir un producteur de fraises de Plougastel qui vient tous les dimanches sur le marché au bout de ma rue. Encore plus fraîches qu'au supermarché  !



 

 

 

 

jeudi 29 mai 2025

Marguerites

 
Lors d'une commande de toiles pour mes broderies auprès de la créatrice "Madame la Fée", elle a joint ce marque-page à mon colis.




                    La Marguerite

Je suis la marguerite, et j'étais la plus belle
Des fleurs dont s'étoilait le gazon velouté.
Heureuse, on me cherchait pour ma seule beauté,
Et mes jours se flattaient d'une aurore éternelle.

Hélas ! Malgré mes vœux, une vertu nouvelle
A versé sur mon front sa fatale clarté ;
Le sort m'a condamnée au don de vérité,
Et je souffre et je meurs : la science est mortelle.

Je n'ai plus de silence et n'ai plus de repos;
L'amour vient m'arracher l'avenir en deux mots,
Il déchire mon cœur pour y lire qu'on l'aime.
Je suis la seule fleur qu'on jette sans regret :
On dépouille mon front de son blanc diadème,
Et l'on me foule aux pieds dès qu'on a mon secret.
 

Honoré de Balzac 


 

 

 

 


lundi 26 mai 2025

Kerascoët

Après les marque-pages de chaumières ICI, je vous envoie visiter un village près de chez moi. Certaines qui me suivent l'ont déjà découvert il y a peu sur le blog de CANELLE, mais tant pis, mon article était déjà prévu, et elles pourront admirer à nouveau !

Kerascoët est un ancien village de tisserands du XVeme siècle, à 500m de la mer, sur la commune de Névez dans le Finistère. Il est composé de typiques maisons bretonnes en granit et toits de chaume, que les habitants entretiennent avec le plus grand soin.





















 une des spécificités locales de Trégunc et de Névez : les Pierres Debout








le four à pain





J'espère que la visite vous a plu. J'y suis allée une fin septembre entre midi et 14 heures, pour éviter la foule, car ce village est très visité ! Là, j'étais tranquille pour admirer et faire des photos