Bienvenue chez moi. Je vous y montre mes marque-pages, mes broderies, quelques photos, et les poésies et contes que j'aime. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires. Vous pourrez voir mes collections diverses et broderies déjà publiées sur mon ancien blog ICI
Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête, Plein de plume choisie, et blanc ! Et fait pour moi ! Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête, Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !
Beaucoup, beaucoup d'enfants pauvres et nus, sans mère, Sans maison, n'ont jamais d'oreiller pour dormir; Ils ont toujours sommeil. Ô destinée amère ! Maman ! Douce maman ! Cela me fait gémir !
Et quand j'ai prié Dieu pour tous ces petits anges Qui n'ont pas d'oreiller, moi, j'embrasse le mien. Seule, dans mon doux nid qu'à tes pieds tu m'arranges, Je te bénis ma mère, et je touche le tien.
Je ne m'éveillerai qu'à la lueur première De l'aube; au rideau bleu c'est si gai de la voir ! Je vais dire tout bas ma plus tendre prière : Donne encore un baiser, douce maman ! Bonsoir !
Marceline Desbordes-Valmore (poétesse française 1786-1859)
Voici une fée-danseuse que j'ai brodée d'après une grille créée par CORINNE Un grand merci Corinne pour toutes ces grilles que tu offres aux brodeuses!
Merci !
Je l'ai ensuite encadrée de rubans libellules
Pour la coller sur un classeur
Où je range mes marque-pages de fées
Les fées-flocons
Les fées qui dansent dans le pommier dansent tous les soirs. Mais as-tu déjà vu les fées-flocons ?
Mais si, je suis sûre que tu les as vues ! Quand il y a un rayon de soleil, tu peux voir de petites poussières qui brillent et qui dansent. Ce ne sont pas des poussières : ce sont des fées, toutes petites, si petites que tu les vois mal.
Pourtant, elles sont si belles, les fées-flocons, et si magiques, ce sont elles qui font venir les rayons du soleil en dansant. Leurs robes brillantes tournent et tournent, et alors, le rayon du soleil apparait. Soudain, les fées-flocons brillent de plus belles. Elles sont tellement heureuses qu'elles dansent tout le jour. De leur robe tombe une poussière dorée, une pluie d'étincelles légères.
Elles sont les cousines des fées brindilles, qui flottent dans les courants d'air, soulevées depuis le mur du jardin. Elles sont aussi les cousines des fées lucioles, qui dorment le jour et dansent la nuit en brillant pour faire comme les étoiles.
Le grimoire des fées et lutins de Fabrice Colin et André-François Ruaud
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velléda, Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
D'abord un petit mot par rapport à l'article d'hier sur Arcachon. Je me suis aperçue hier soir que le paragraphe que j'avais fait pour le marque-page sur les cabanes tchanquées n'apparaissait pas sur mon blog. Un bug surement, car je l'ai tapé ! Si ça vous intéresse, j'ai réparé, c'est ICI
Et aujourd'hui, nous partons voyager dans le monde des parfums, avec quelques marque-pages et cartes parfumées envoyés par SYSSY
Merci Syssy
Correspondances
La nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies, Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Après La Rochelle hier, nous descendons un peu plus au Sud pour nous rendre à Arcachon, avec une carte d'Arcachon et des marque-pages des cabanes tchanquées et de la dune du Pyla, reçus de MARY
Merci Mary
Arcachon est une commune du Sud-Ouest de la France, dans le département de la Gironde, en région Aquitaine. Ses habitants s'appellent les Arcachonnais. C'est une station balnéaire du Bassin d'Arcachon.
Le Bassin d'Arcachon est bordé par des côtes dunaires et boisées. D'Arcachon à la presqu'île du Cap-Ferret, le tour du Bassin prend une forme triangulaire dont le centre est caractérisé par l'île aux oiseaux et ses cabanes tchanquées. Son ouverture sur le Golfe de Gascogne permet à l'Océan de pénétrer dans le Bassin, au rythme des marées, par l'intermédiaire de chenaux, "les passes." Le Bassin bénéficie d'un micro-climat. On y pratique l'ostréiculture, la pêche et la navigation de plaisance.
Une cabane tchanquée est une cabane en bois juchée sur des pilotis. Ces cabanes sont typiques du Bassin d'Arcachon. Elles sont situées sur l'île aux oiseaux, sur la commune de Teste-De-Buch. L'expression tchanquée vient du gascon "tchanca" : fixé sur des piquets, monté sur des échasses.
La première cabane tchanquée fut construite en 1883 par Martin Pibert, pour permettre aux ostréiculteurs d'assurer la surveillance de leurs parcs à huitres, et cela, même à marée haute, pour limiter les vols. Le sel de mer rongea peu à peu les pilotis en bois et une forte tempête acheva de détruire la cabane en 1943.
En 1945, un arcachonnais, Monsieur Landry, construisit une cabane à une quarantaine de mètres des ruines de la première, uniquement pour un usage de plaisance. Cette cabane, de couleur rouge, appartient aujourd'hui à l'un de ses petits-enfants.
Julien Longau, entrepreneur en bâtiments, construisit la deuxième cabane en 1954. Elle eut la même destinée que sa presque jumelle, la plaisance. Elle appartient désormais au conservatoire du littoral qui en a confié la gestion à la commune de Teste-De-Buch. Elle a été entièrement rénovée et est désormais un lieu de découverte de l'île aux oiseaux.
Sources wikipédia et bassin-arcachon.com
Culminant les passes du Bassin d'Arcachon du haut de ses 114 mètres, la dune du Pyla est la plus haute dune littorale d'Europe. Elle s'étend aujourd'hui sur une longueur d'environ 2,7 kms pour 500 mètres de large.
Elle n'est toujours pas stabilisée et continue à se mouvoir, puisqu'elle gagne chaque année de 5 à 10 mètres sur l'arrière-pays.
Rongée côté Ouest par le vent et l'océan, elle s'adosse à l'Est à une magnifique forêt de pins qu'elle ensevelit progressivement.
L'ascension de cette montagne de sable n'est pas aisée. Un escalier de 154 marches permet de la gravir plus facilement. Une fois son sommet atteint, un merveilleux panorama s'ouvre sur l'océan, sur la mer intérieure du Bassin d'Arcachon, sur les îles et sur la forêt landaise.
Source arcachon-guide.fr
Je me rappelle avoir gravi la dune du Pyla avec mes parents quand j'étais petite ! Mais je n'en ai pas beaucoup de souvenirs! C'est déjà loin !
Nous continuons notre voyage en France. Après le Pays Basque et l'Alsace, nous allons aujourd'hui à La Rochelle, avec cartes et marque-pages reçus de LAURE
Une carte de La Rochelle
et une carte avec de jolies petites fées
et quelques marque-pages recto-verso que vous trouverez plus bas
Merci Laure
La Rochelle est une ville du Sud-Ouest de la France, fondée au Xe siècle, préfecture de la Charente-Maritime, en région Poitou-Charentes. Ses habitants sont les Rochelais.
Située en bordure de l'Océan Atlantique, au large du Pertuis d'Antioche, et protégée des tempêtes par la barrière des îles de Ré, d'Oléron et d'Aix, la ville est avant tout un complexe portuaire de premier ordre, et ce, depuis le XIIe siècle. Elle conserve plus que jamais son titre de
"porte océane " par la présence de ses trois ports (de pêche, de commerce
et de plaisance)
(Vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en plus grand)
Le centre historique de La Rochelle regorge de trésors d'architecture. Toutes les époques sont représentées : Moyen Age avec les rues à arcades, Renaissance avec des édifices tel que l'hôtel de ville, XVIIIe siècle avec les hôtels particuliers des grands armateurs.
Recto
La Tour Saint Nicolas, la plus haute, et la Tour de la Chaîne, sont les gardiennes du vieux port de la Rochelle. Elles datent respectivement du XIVe et XVe siècles.
Porte d'entrée du vieux port, la Tour de la Chaîne surveillait les mouvements des bateaux, le trafic du port et percevait les droits et les taxes.
La Tour Saint Nicolas, véritable donjon militaire et demeure palatiale tournée vers l'océan, symbolise la puissance et la richesse de La Rochelle. Haute de 42 mètres, son architecture s'articule autour d'un labyrinthe d'escaliers et de couloirs aménagés dans l'épaisseur des murs.
verso
La Grosse Horloge est l'ancienne porte d'enceinte qui séparait le port de la cité. La base massive du XIVe siècle comportait deux ouvertures, l'une pour les piétons, l'autre pour les attelages jusqu'en 1672, date à laquelle on ne fit qu'une seule arcade. De même, en 1746, ses toits furent remplacés par un dôme orné de pilastres, colonnettes et amours supportant des mappemondes et des drapeaux. Sa cloche civile de 1745 est la plus lourde du département et pèse 2,2 tonnes. Sources wikipédia et larochelle-tourisme.com
et d'autres marque-pages sur La Rochelle, aussi dans l'envoi de Laure
Quelques miniatures de parfum de ma collection, dont dahlia noir de Givenchy, présentées avec deux dahlias de mon jardin
Miss de Morabito Cool water de Davidoff Dahlia noir de Givenchy Anna de Swarovski
Rythmes du soir
Voici que le dahlia, la tulipe et les roses, Parmi les lourds bassins, les bronzes et les marbres Des grands parcs où l'amour folâtre sous les arbres, Chantent dans les soirs bleus, monotones et roses,
Chantent dans les soirs bleus la gaîeté des parterres, Où danse un clair de lune aux pieds d'argent obliques, Où le vent de scherzos quasi mélancoliques Trouble le rêve lent des oiseaux solitaires.
Voici que le dahlia, la tulipe et les roses, Et le lys cristallin épris du crépuscule, Blêmissent tristement au soleil qui recule, Emportant la douleur des bêtes et des choses.
Voici que le dahlia, comme un amour qui saigne, Attend d'un clair matin les baisers frais et roses, Et voici que le lys, la tulipe et les roses Pleurent les souvenirs dont mon âme se baigne.
Quelques jours plus tard, la fille des géants se promenait dans son jardin. Il faisait chaud, elle avait soif et il n'y avait rien à boire, pas une fontaine, pas un ruisseau. Alors elle s'approcha d'un gros rocher qui surplombait le ravin. Avec la plus grande simplicité, elle lui demanda de lui donner à boire. Le rocher obéit : ainsi jaillit la cascade du Nideck.
La géante, après avoir bu, s'amusa longtemps à regarder l'eau tomber en bouillonnant dans le bassin, avec un bruit assourdissant. On l'appela; elle quitta le lieu à regret et se promit d'y revenir pour y baigner ses poupées.
Quant aux hommes qui demeuraient dans le vallon, au pied de la chute d'eau, ils furent d'abord effrayés, puis s'habituèrent et en firent un lieu de promenade.
A quelque temps de là, un petit garçon turbulent, qui jouait dans la montagne, échappa à sa maman, grimpa dans les rochers et se pencha au-dessus de l'eau. Loin derrière lui, sur le sentier, sa mère courait et criait, toute essouflée :
-"Reviens, reviens...Fais attention...Tu vas tomber...Tu m'entends ?"
Mais l'enfant n'entendait rien, à cause du bruit de la cascade et parce qu'il était pris par le plaisir de l'escalade. Tout à coup, le pied lui manqua, et il tomba. Quand la mère arriva à l'endroit où son fils aurait du se trouver, il avait disparu. Elle le chercha partout, longtemps, et commençait à se lamenter, croyant l'enfant au fond de l'eau. Soudain, poussée par on ne sait quelle idée, elle leva les yeux vers le haut de la montagne et aperçut son petit qui lui faisait signe, coincé entre deux rochers, ruisselant.
Plus tard, il raconta qu'une très, très grande fille l'avait repêché, comme il allait se noyer. Elle l'avait emmené dans un merveilleux château et lui avait expliqué que, s'il voulait revenir jouer avec elle, il devrait prononcer un mot. Il n'avait pas compris lequel - la cascade grondait si fort - et il n'avait pas osé le lui faire répéter.
Voilà pourquoi le petit homme ne retrouva ni le château, ni la fille des géants. Mais il en garda le souvenir, et celui-ci s'est transmis jusqu'à nous. Qui, en Alsace, n'a entendu parler de la fille des géants du Nideck ?
Contes d'Alsace (Sélection et réécriture Françoise Rachmuhl)
Cascade du Nideck Peintre G.Osterwald
Et la semaine prochaine, nous irons faire un tour à La Rochelle et dans le Bassin d'Arcachon ! Je voyage avec les marque-pages que j'ai reçus !
En ce temps-là, une famille de géants s'était installée sur le Nideck : le père, la mère, et la fille. Ils vivaient paisiblement et s'entendaient bien avec les gens du voisinage. La petite géante était gâtée : elle avait tous les jouets qu'elle voulait. Pourtant, elle s'ennuyait dans son beau château. Ses parents lui avaient défendu de sortir, de crainte qu'en se promenant dans la campagne, elle n'écrasât, sans le faire exprès, quelque paysan. Elle n'était encore qu'une enfant, petite certes, mais déjà infiniment plus grande que n'importe quel enfant des hommes.
Un jour que ses parents étaient absents, elle se faufila à travers la porte. Elle avait décidé d'aller jusqu'à Strasbourg, d'imiter son grand-père qui lui avait raconté qu'une fois, pour s'amuser, il avait accroché son chapeau à la flèche de la cathédrale. Elle n'avait pas de chapeau, mais qu'importe ! Elle tenait à la main sa poupée : cela ferait l'affaire.
Comme elle hésitait sur le chemin à suivre, le spectacle qu'elle avait sous les yeux l'arrêta.. Beaucoup plus bas, dans la plaine, au milieu des champs bariolés de brun, de vert et de jaune, un petit être remuait. Il ressemblait à son père, mais en beaucoup plus petit. Il devait appartenir à la race des hommes, ces créatures minuscules dont on lui avait parlé.
Il conduisait un attelage de boeufs; eux, elle les reconnaissait, ils ressemblaient à ceux de son livre d'images. Mais, par exemple, elle ne comprenait pas ce que ce bonhomme faisait, tenant en main un bout de bois terminé par une lame brillante, comme celle du couteau de son papa. Il avait l'air de creuser la terre. Quelle idée bizarre !
Puis, comme elle lui faisait de l'ombre, il leva les yeux vers le ciel, l'aperçut et s'immobilisa. Ensuite, il se remit en marche, à toute vitesse, avec des gestes désordonnés.
Comme c'était amusant de le regarder ! La fille des géants s'agenouilla, laissa tomber sa poupée, et saisit le petit homme, les boeufs et le drôle d'instrument, les tint délicatement dans sa main, puis les enfouit dans la poche de son tablier. Elle se dépêcha de rentrer au château et déposa son nouveau jouet sur le sol. Elle s'étonnait des mimiques du petit homme, qui avait mis genou à terre, avait retiré son bonnet, gesticulait en produisant des petits sons ridicules, lorsque le géant du Nideck revint.
-"Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda-t-il à sa fille.
-"Je m'amuse, mon petit papa. Regarde le beau jouet que j'ai."
-"Le beau jouet...Mais c'est un homme...avec sa charrue et ses boeufs...Où l'as-tu pris ? Va vite le rapporter où tu l'as trouvé."
-"Oh, mon petit papa ! S'il te plait... laisse-le moi. Il est si drôle."
-"Ce n'est pas un jouet, mon enfant. C'est un paysan qui laboure la terre, sème le grain, fait pousser le blé, dont on tire la farine avec laquelle on fabrique le pain. S'il n'était pas là pour nous nourrir, nous, les géants et les humains, nous pourrions tous mourir de faim. Il ne faut jamais faire de mal aux hommes."
-"Mais, mon petit papa..."
-"Il n'y a pas de mais. Fais ce que je te dis. Plus tard, tu me remercieras."
La petite obéit à contrecoeur, mais elle retint la leçon. Fin de la première partie Contes d'Alsace (Sélection et réécriture Françoise Rachmuhl) Ce conte étant un peu long, je vous mettrai la suite demain ! Avec d'autres cartes d'Alsace, envoyées par Marylou.
image trouvée sur le net. Si elle appartient à quelqu'un, je me ferai un plaisir de mettre son nom ou de la retirer
MIA, qui collectionne aussi les marque-pages, en fabrique de très jolis, et organise des concours pour les gagner sur son blog. Après avoir gagné un marque-page de la fée Clochette (ICI), j'ai gagné cette fois-ci un très joli marque-page romantique (fleurs, dentelles, cage romantique, couleurs douces, tout ce que j'aime !)
Merci Mia
Mia
Et j'ai choisi pour l'accompagner, un poète que j'aime beaucoup, Victor Hugo, et mon compositeur favori, Frédéric Chopin
Lorsque ma main frémit si la tienne l'effleure
Lorsque ma main frémit si la tienne l'effleure, Quand tu me vois pâlir, femme aux cheveux dorés, Comme le premier jour, comme la première heure, Rien qu'en touchant ta robe et ses plis adorés; Quand tu vois que les mots me manquent pour te dire Tout ce dont tu remplis mon sein tumultueux; Lorsqu'en me regardant tu sens que ton sourire M'enivre par degrés et fait briller mes yeux; Quand ma voix, sous le feu de ta douce prunelle, Tremble en ma bouche émue impuissante à parler, Comme un craintif oiseau tout à coup pris par l'aile Qui frissonne éperdu sans pouvoir s'envoler; Ô bel être créé pour des sphères meilleures, Dis, après tant de deuils, de désespoirs, d'ennuis, Et tant d'amers chagrins et tant de tristes heures Qui souvent font tes jours plus mornes que des nuits; Oh ! Dis, ne sens-tu pas se lever dans ton âme L'amour vrai, l'amour pur, adorable lueur, L'amour, flambeau de l'homme, étoile de la femme, Mystérieux soleil du monde intérieur ! Ne sens-tu pas, dis-moi, passer sur ta paupière Le souffle du matin, des ténèbres vainqueur ? Ne vient-il pas des voix, tout bas te dire : espère ! N'entends-tu pas un chant dans l'ombre de ton coeur ? Oh ! Recueille ce chant, âme blessée et fière ! Cette aube qui se lève en toi, c'est le vrai jour. Ne crains plus rien ! Dieu fit tes yeux pour la lumière, Ton âme pour le ciel et ton coeur pour l'amour ! Regarde rayonner sur ton destin moins sombre Ce soleil de l'amour qui pour jamais te luit, Qui, même après la mort, brille sorti de l'ombre, Qui n'a pas de couchant et n'aura pas de nuit ! Victor Hugo (1802-1885)