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lundi 5 février 2024

La robe de plumes

 

 Deux marque-pages japonais, tirés de deux tableaux :

"Les pins sous la neige" du peintre Maruyama Okyo et "Le port de Tomonotsu" du peintre Tsuchiya Koitsu


 

                                          La robe de plumes


Nous étions au printemps, et des pins Mio qui jalonnaient le littoral, on pouvait entendre le chant des oiseaux. La mer d'un bleu éclatant dansait et chantait sous le soleil, là où Hakuro, jeune pêcheur, était dans l'attente qu'un poisson morde à son hameçon. Il était assis, à contempler le paysage, lorsque soudain, il aperçut une robe de plumes d'un blanc éclatant, accrochée à la branche d'un des pins.

Il abandonna sa canne à la besogne et s'approcha de l'arbre en question. La robe était désormais à portée de main, et sur le point de s'en saisir, s'approcha une demoiselle d'une extrême beauté. Elle venait de la mer et elle s'adressa à lui : 

-"Pouvez-vous réparer cette robe et me la rendre ?" demanda-t-elle en pointant la robe du doigt.

Haruko admira la jeune fille quelques instants, et malgré que l'on dise qu'il était impossible de refuser la demande d'une belle femme, il déclara :
-"J'ai trouvé cette robe et je souhaite la garder, je crois qu'elle est suffisamment merveilleuse pour figurer parmi les trésors du Japon. Je regrette, mais je ne peux pas vous la donner !"

L'avarice semblait en effet dans la nature profonde d'Hakuro.

La jeune fille se mit alors à gémir :
-"Je ne peux pas planer dans le ciel sans ma robe de plumes, si vous la gardez, je ne pourrai plus retourner dans ma maison céleste. Oh bon pêcheur, je vous en conjure, réparez ma robe et rendez-la moi !"

Malgré les suppliques de la dame, le pêcheur, qui était d'un naturel froid et solitaire, resta figé dans sa position.
-"Plus vous me demanderez, dit-il, plus je serai déterminé à garder ce que j'ai trouvé."

Alors la jeune fille répliqua :
-"Ne dites pas cela, cher pêcheur ! Ne dites pas ces mots!
Ah ! J'entends, je comprends, tel l'oiseau malheureux
Dont les ailes sont cassées, je cherche, je cherche en vain
Privée de mes ailes, à monter au ciel."

Finalement, après quelques minutes de discussion, et constatant le réel désarroi de la jeune fille, le coeur du pêcheur s'attendrit :
-"Soit, je réparerai votre robe de plumes, dit-il, mais à une condition, vous devez consentir à danser pour moi."

La jeune fille s'empressa de répondre :
-"Je danserai pour vous. Ici, j'exécuterai la danse qui fait que le palais de la lune puisse être, et ainsi, même un humain insignifiant pourra en apprendre ses mystères. Mais je ne puis danser sans mes plumes."

Haruko, tout méfiant qu'il était, refusa :
-"Mais si je vous donne la robe, vous vous envolerez sans danser pour moi !"

Cette remarque mit la jeune fille en colère.
-"La parole des mortels peut être trahie, mais rien de tel ne saurait exister parmi les êtres du paradis."

Ces mots finirent par convaincre le pêcheur qui, honteux d'avoir douté  de la parole d'un être de lumière, répara sans plus attendre la robe de plumes avant de la restituer à la jeune fille.

Et après avoir revêtu son habit d'un blanc immaculé, la jeune fille sortit un instrument de musique et commença à danser, et pendant qu'elle jouait et dansait, elle se mit à chanter des airs étranges, d'une beauté sans égale, qui évoquaient sa lointaine maison sur la lune.


Elle chanta à la gloire du palais de la lune, où trente monarques régnaient, quinze dans une robe blanche quand la lune était dans la lumière, et quinze dans une robe noire lorsque celle-ci passait à l'ombre.

Mais le pêcheur ne put apprécier longtemps le talent de la dame de la lune, car elle finit par prendre appui sur le sable pour s'envoler. D'abord, elle dépassa les cimes des pins dans sa robe pure, tout en continuant à chanter et danser, puis le sommet des montagnes, et toujours plus haut jusqu'à atteindre le palais de la lune.

Conte japonais (lesitedujapon.com)



 

 

 

 



8 commentaires:

  1. Très joli ce conte japonais et tu as trouvé de bien jolies images très poétiques pour l'illustrer. Pour les marque-pages c'est vraiment "les pins sous la neige" que je préfère, je trouve que le format ne met pas en valeur l'ambiance du port que je préfèrerai voir en grand format en fait, mais bien entendu ce n'est que mon ressenti. Merci de nous faire connaitre ces artistes japonais. Bisous et une très belle semaine

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  2. Il est très beau ce conte japonais et les marque-pages sont magnifiques.
    Douce semaine à toi. Bisous

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  3. Quel joli conte, à raconter encore et encore...
    Bises du jour
    Mireille du sablon

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  4. un très joli conte japonais pour ce magnifique marque-pages .. Douce semaine Lilwenna bises. Mireille.29

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  5. A la lecture de ces lignes , nous allons tous retrouver une âme d enfant. Tes créations sont en totale adéquation avec ce conte.

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  6. J'aime beaucoup l'accord que tu fais toujours entre tes beaux marque pages et le conte qui les met en valeur et encore cette fois tu nous a charmés avec cette légende japonaise toute en légèreté : merci à toi Lilwenna et bonne semaine avec les meilleures pensées de mon coin ch'ti ! Nicole

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  7. Bonjour Brigitte,
    merci pour ce beau conte japonnais.
    Bon mardi, bons baisers
    Mamie Lucette

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