épiphanie

J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes. 

Pour ma part, elles furent très bonnes avec enfants et petits-enfants, et visites diverses avec eux pour voir la magie de Noël :

le village de Locronan paré de lumières,

le château de Trévarez, décevant cette année hélas, tant par l'exposition sur Alice que par la pauvreté des illuminations du parc, contrairement à d'habitude

et un magnifique spectacle de son et lumière projeté sur la cathédrale de Quimper)

Cette période de festivités se termine avec l'épiphanie

                             Un conte d'aujourd'hui
                            

Comme un oiseau fatigué, l'étoile s'était posée au-dessus de l'étable et scintillait dans la nuit froide.
Assis devant la crèche, Joseph et Marie se regardaient. Pour être parents, on n'est pas trop de deux.
Le boeuf et l'âne aussi avaient été un peu surpris.
Pour réchauffer les lieux, ils ne savaient plus où donner du souffle.
L'âne s'appliquait, penchait sa tête à droite, à gauche...Oh, pas pour dire non! Au contraire, c'était un oui d'une infinie tendresse.

-"Souffle au lieu de rêver," marmonna le boeuf.

Regardant dehors, l'âne vit des lueurs sur le chemin, des reflets d'or peut-être, mais ces bruits de pas...

-"Ecoute !"

-"Tais-toi, dit le boeuf; on n'est pas trop de deux pour souffler !"

L'âne venait de prendre une solide inspiration, quand des senteurs de maquis lui flattèrent les naseaux, une odeur de matin d'été, myrte, genévrier...
Immobiles à l'entrée de l'étable, Gaspard, Melchior, et Balthazar portaient l'encens, l'or et la myrrhe. 

Le boeuf soufflait toujours. L'âne penchait sa tête à droite, à gauche, vers les deux crèches où dormaient les jumeaux de Marie.

On n'est jamais trop de deux pour porter le malheur du monde.


Marie-France Clerc (livre 25 Noëls du monde)

et bonne galette !